François Sauveur, issu en 2005 du Conservatoire de Liège, signe le texte, la mise en scène et la composition musicale d'un spectacle en forme de défi : porter en scène l'euthanasie. Son père Luc Sauveur, oncologue et spécialiste des soins palliatifs, pratique l'aide médicale à mourir depuis 2003, un an tout juste après l'adoption de la loi autorisant cet acte en Belgique.
Cette première fois, marquante, balisera le spectacle. De même que les images, pudiques et fortes, des patients dont « En attendant le jour » évoque le parcours : Marco, 40 ans, “tête pensante d’un corps mort”, Jo, 70 ans, atteint d’Alzheimer, “qui a voulu vivre et mourir sans concession”, Marianne et son cancer incurable, qu’on ne “laissera pas aller là où elle ne veut pas aller”. Dialogue et confiance, écoute et doute, respect des procédures et surtout de l'humain, sans cesse mêlés dans la réalité, sont mis en jeu sur scène avec une grande délicatesse, dans un langage sobre qui ne sacrifie pas à l’éthique son parti pris esthétique. Aux côtés de Quantin Meert – en qui François Sauveur a trouvé le corps, le visage et la voix du médecin –, Laurent Caron, Seloua M’Hamdi, et enfin Luc Sauveur lui-même s’inscrivent volontairement en deçà du jeu théâtral, dans un espace sobrement organisé par Valérie Perin et Aurélie Borremans. Ces récits, loin de tout militantisme, englobent réel et fiction, émotion forte et convictions. La politique est restée sur le seuil. Demeurent le choix, la dignité, célébrés dans un acte théâtral à portée documentaire, dont la retenue fait la force.M.Ba.
de François Sauveur
Créé au Théâtre de Liège
Coproduction Théâtre de Liège, Théâtre de Namur, Maison de la Culture de Tournai,
La Chaufferie-Acte1
Reprise : les 18 et 19 août au Festival royal de Théâtre de Spa
de François Sauveur Créé au Théâtre de Liège Coproduction Théâtre de Liège, Théâtre de Namur, Maison de la Culture de Tournai, La Chaufferie-Acte1 Reprise : les 18 et 19 août au Festival royal de Théâtre de Spa