Patrick Corillon

/web/photos/Patrick_Corillon.jpgOn connaissait Patrick Corillon comme plasticien ; son goût pour l’écriture et le récit s’incarnent également depuis peu sur la scène et l’on a pu voir au Théâtre de la Place La forêt des origines, deuxième tableau de son triptyque Le Diable abandonné. On y retrouve les mêmes personnages : un fils de marionnettiste parti à la recherches des mots justes afin de trouver un sens à sa vie et d’exprimer son amour à Elise. Pour déjouer les pièges du malin, il se mettra en quête cette fois d’une langue éclatée, incompréhensible. Les mots sont les véritables acteurs et la matière même du spectacle. Ils circulent en tous sens : sous forme de narration, ils passent par la voix d’une conteuse (Dominique Roodthooft), mais ils s’écrivent aussi et se dessinent dans le rectangle d’un castelet sur différents supports. Parfois surgis de langues oubliées, parfois suggérés par une seule lettre, ils finissent par tisser leur propre histoire, singulière, en résonance visuelle avec la trame parlée. Caché dans son castelet, l’auteur tire aussi les ficelles qui font apparaître les objets : c’est pour moi le moment de l’incarnation de l’écriture, dit-il. Une écriture qui était sortie de ma main et qui y retourne. Conte initiatique qui tient du jeu de piste étrange et poétique, La forêt des origines est aussi un objet singulier aux frontières de l’oral et de l’écrit.(D.M.) Le diable abandonné, La forêt des origines-Deuxième tableau de Patrick Corillon(Théâtre de la Place) : m.e.s. de l’auteur, la Compagnie Le Corridor, en coproduction avec le Théâtre de la Place et la Fabrique de Théâtre Le diable abandonné
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Paul Pourveur

/web/photos/Paul_Pourveur.jpgPas de frontière linguistique pour Paul Pourveur (1952), né en Flandres, de parents wallons et ... artiste associé au Rideau de Bruxelles! Ses textes sont des puzzles ludiques, explosés, mais sous le chaos apparent court un fil tenace. « La réalité n'est plus ce qu'elle était depuis la naissance de la physique quantique. Elle est devenue une sorte de casino bizarre où rien n'est ce qui semble être, n'existant que lorsqu'elle est observée ». Il questionne ainsi notre monde et son futur passionnant et inquiétant, au travers d'histoires et de personnages atomisés. Son écriture virtuose fascine, elle forge les néologismes, elle tisse le métaphysique et le concret, la sensualité et l'humour: une formidable matière à jouer! Après Aurore boréale, Décontamination, Mère sauvage... et avant White-Out (au Rideau cette saison), il a bouclé les trois tomes de l'Abécédaire des temps modernes commandés et mis en scène par Michael Delaunoy, une chronique familiale et lexicale qui enchevêtre les générations et les questions planétaires. Et il a entraîné le metteur en scène Philippe Sireuil dans un jubilatoire Shakespeare is dead, get it over, une mise en réseau à 4 voix du passé et du présent réel et virtuel d'un couple: drôle et tragique, de l'intime à l'universel. (MF) L'Abécédaire des temps modernes, mise en scène de Michael Delaunoy au Rideau de Bruxelles Shakespeare is dead, get it over, mise en scène de Philippe Sireuil au Théâtre National Shakespeare is dead, get over it; L\'Abécédaire des Temps Modernes

Virginie Thirion

/web/photos/Virginie_Thirion.pngEntre Manon - 45 kg - 7000 m² (2002) et Rentrez vos poules (2007), Écris que tu m’embrasses (2003, texte déjà primé avant d’être créé au Varia en janvier 2009) complète le triptyque de monologues consacrés par Virginie Thirion à l’identité. L’ensemble étant publié chez Lansman et chacun des textes ayant été écrit pour son interprète : Véronique Lemaire, Alexandre Trocki et ici, Christophe Herrada. Il est Simon, qu’un recruteur, en temps de guerre, désigne pour partir au front. Il décide de rester, et pour ce faire se transforme en Josée, sa propre cousine, venue veiller sur la maison. Simon/Josée, dès lors, par son choix - usurpation, dissimulation, simulation, désertion ? -, questionne la bravoure, l’honneur, la lâcheté, la résistance. C’est qu’ainsi il se sauve lui-même mais aussi redonne vie et espoir au soldat que les femmes, restées à l’arrière, lui trouvent comme correspondant de guerre : Thomas, un inconnu que Josée apprend à connaître, puis par la force des mots sur le papier, qu’elle se prend à aimer. "Les femmes reconnaissent le pouvoir de l’amour, elles écrivent des lettres pour maintenir l’homme en vie", dit Virginie Thirion. L’amour, alors, pourrait bien l’emporter sur le genre, faire vaciller l’identité, voire la raison.(CP) Ecris que tu m'embrasses, Virginie Thirion, collectif Travaux Publics, éditions Lansman, 2003, créé en janvier 2009 au Théâtre Varia Ecris que tu m\'embrasses