Yoann Blanc

/web/photos/Yoan_Blanc_2010.jpgExtrait de l'enregistrement classifié "Top Secret" d'une conversation téléphonique enregistrée il y a deux ans. Le comédien mis sur écoute, Yoann Blanc, s'est dernièrement illustré dans Jeunesse Blessée, Si demain vous déplaît, SPRL ou Le Révizor. Il n'est pas précisé si cette surveillance téléphonique est liée à ses choix artistiques... Philippe Sireuil: Yoann, je compte monter le Cid dans une version quelque peu réécrite. Yoann Blanc: Super, Philippe. Ce serait pour quand? P.S.: La saison prochaine. Je pensais à toi pour y jouer Don Rodrigue. Est-ce que tu sens d'attaque pour ce rôle? Y.B.: "Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure" P.S.: Qu'est-ce que tu dis? J'ai presque pas de réseau. Y.B.: Je disais: "Tout autre que mon père l'éprouverait sur l'heure" P.S.: Parle plus fort, s'il te plaît, Yoann. La communication est épouvantable. Y.B. (il hurle): "Tout au-tre que mon pè-re l'é-prou-ve-rait sur l'heu-re" P.S: Pourquoi tu dis ça? Y.B.: Ben, tu me proposes "Le Cid", c'est pour ça que... P.S.: Et ça ne te convient pas, c'est ça? Y.B.: Non, c'est juste que la réplique m'est venue à l'esprit comme ça, pouf! P.S.: Quelle réplique? Y.B. (tout bas): Ben, "Tout autre que mon père..." P.S.: Ah oui, très bien. Alors, tu dis quoi? Y.B: Je ne sais pas, Philippe, c'est impressionnant. Y en a eu tellement des Don Rodrigue et des bons... P.S.: Oui enfin, il y a eu Francis Huster aussi... Y.B.: C'est vrai mais tout de même. Je ne voudrais pas décevoir. P.S.: Tu préfères qu'on monte un truc qui n'a jamais été fait au théâtre: "L'affaire Tournesol" par exemple? Là, pas de souci, si tu joues Tintin, il n'y aura pas de comparaison possible. Y.B.: Non, Philippe, ce n'est pas ce que je veux. C'est juste que j'ai peur de ne pas être à la hauteur...E.R. La fin de l'enregistrement est totalement inaudible. La suite de cette conversation a par ailleurs démontré que le comédien fut largement à la hauteur... Pleurez mes yeux, pleurez , d'après le Cid, Théâtre National Pleurez mes yeux, pleurez

Fabrice Rodriguez

/web/photos/Fabrice_Rodriguez.pngAffabulazione, de Pasolini, mis en scène par Frédéric Dussenne, a la forme d’un immense monologue «accompagné» où Fabrice Rodriguez joue le rôle écrasant d’un père omniprésent, à la fois ambigu, dur et fragile, secoué de doutes, traversé de colères, toujours frémissant de vie. Pasolini y règle ses comptes avec son père dans une langue somptueuse et difficile. Fabrice y donne la mesure de son talent face notamment à un fils pris en otage, remarquable Renaud Tefnin. Dans Under de Lars Norèn, mise en scène de Jean-François Noville, Fabrice est un des clochards au langage ordurier, passant le temps à se torturer dans une vie en forme de purgatoire. Langue somptueuse de Pasolini, langage trash de Norèn, qu’importe : du moment que la situation le place dans l’ambigüité ou la souffrance. Voilà pour cette saison. Presque toujours coincé dans des rôles tragiques, Fabrice leur donne le ton juste, jamais emphatique. Il était soupçonné de pédophilie dans la pièce de Mayorga, Hamelin, il confessait son itinéraire de père infanticide dans Bash. Plus jeune, il fut de l’aventure Peer Gynt dans une mine de Charleroi en 1995 mis en scène par J.M. D’Hoop auquel il est resté fidèle à travers les pérégrinations de la Cie Point Zéro. Fidélité, justesse de ton, goût du défi : un grand bonhomme, dont la discrétion et la modestie sont les seuls défauts.Chr.J Affabulazione, de Pasolini, m.e.s. F. Dussenne, au Rideau de Bruxelles  Under, de Lars Noren, m.e.s J.F. Noville, au Théâtre Les Tanneurs. Under, Affabulazione
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Alexandre Trocki

/web/photos/Alexandre_Trocki.pngLe désirez-vous poivré en vaudeville, épicé en tragi-comédie ou saignant d'un burlesque monstrueux? Alexandre Trocki vous mitonne tout avec la même saveur. La cuisine est son hobby et la scène sa passion, depuis l'enfance, dit la légende familiale! Sorti de l'Insas en 1990, le comédien s'est choisi une première famille de théâtre du côté du Varia, avec, notamment, Philippe Sireuil et Michel Dezoteux. Le premier lui offrit Musset, Claudel, Piemme, Minyana, Lagarce... et le second le dirigea aussi bien dans Heiner Müller, Shakespeare, que dans Tchékhov ou Gogol avant de lui confier Labiche et Feydeau. Notre homme excelle dans tous les registres. Comédien au regard sombre, au sourire insondable, il est un tchékhovien idéal, un Trigorine d'une densité rare dans La Mouette menée par Jacques Delcuvellerie, en 2005. Et son jeu sobre, d'une précision diabolique dans la drôlerie, fait mouche dans le duo Labiche/Feydeau, en complicité avec Karim Barras et dans Mein Kampf de Tabori (mené par David Strosberg), nuancé de grotesque, d'ironie noire. Pour clore cette riche saison, notre homme prit un virage radical avec un autre compagnon de route de longue date, Jacques Delcuvellerie. Entre-eux, il y eut Molière, Rwanda 94, Anathème... et aujourd'hui cette magistrale aventure d'Un Uomo di Meno: une performance de sept heures, une palette de jeu des tripes au cerveau, traversée d'émotions multiples, un art total! M.F. L'Affaire de la rue Lourcine et Gibier de potence, mise en scène de M. Dezoteux, Le Manège Mons/Varia; Mein Kampf, mise en scène de David Strosberg, Varia; Un Uomo di meno, mise en scène de Jacques Delcuvellerie, Théâtre National/ Théâtre de la Place/ Groupov Un Uomo di Meno, Gibier de potence - L'affaire de la rue Lourcine