Wendy Piette

/web/photos/Wendy_Piette.pngElle s’appelle Iris et ses parents tiennent une pension de famille dans un petit port de pêche au Canada. Du haut de ses 11 ans, la petite fille promène un regard émerveillé mais lucide sur le monde étriqué qui l’entoure. La pièce se construit à partir d’elle; c’est son récit qui donne vie aux autres personnages. Entre tableau réaliste et conte de fées, voilà une découverte de plus à attribuer à Georges Lini qui la mettait en scène pour le public du Méridien. Mais la meilleure découverte du spectacle reste sans doute la comédienne Wendy Piette, fraîchement diplômée du Conservatoire de Bruxelles, qui joue le personnage d’Iris. On sait combien il est délicat pour un adulte d’incarner un enfant sur un plateau de théâtre… Ici pas d’affectation ni de minauderie. Wendy Piette s’approprie les images et les mots de l’auteur avec un naturel et une justesse irrésistibles. Elle nous fait entrevoir qu’au-delà de la chronique familiale douce-amère, la pièce évoque aussi la perte de l’enfance. D.M.

La fille dans le bocal à poisson rouge de Morris Panych, mise en scène de Georges Lini au Théâtre du Méridien

dans «La fille dans le bocal à poisson rouge».
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Aline Mahaux

/web/photos/Aline_Mahaux.pngCe n’est pas la première fois que cette diplômée du Conservatoire de Liège se promène dans les allées de nos Prix de la critique. Au cours de la saison 2010-2011, elle nous avait concocté avec la comédienne Sarah Brahy un spectacle original tant par sa forme que par son propos : «Ajuste tes pensées, petite sœur» (Théâtre Océan Nord). A la fois auteures, actrices et metteuses en scène, les deux jeunes femmes nous menaient dans les couloirs d’un hôpital psychiatrique à la recherche du sens de la vie. Depuis lors, Aline Mahaux a parcouru du chemin. On a pu la voir aux côtés d’Emilie Maquest dans le percutant «Balistique terminale» de Coline Struyf (Théâtre National). Cette saison, elle incarnait avec talent la mouette de Tchékhov dans l’adaptation de Myriam Saduis rebaptisée «La nostalgie de l’avenir» (Théâtre Océan Nord). Dans cette version contemporaine épurée, Aline Mahaux donne au personnage de Nina une présence vibrante, entre fraîcheur naïve et folie exhaltée.C.M.

La Nostalgie de l’avenir d’après La Mouette de Tchékhov , adaptation et mise en scène de Myriam Saduis (Théâtre Océan Nord)

dans «La nostalgie de l'avenir».

Mathilde Rault

/web/photos/M.Rault-Joyce-©L.Bogaerts_et_N.Borlée.pngUne saison tumultueuse et étonnante pour Mathilde Rault, incarnant tour à tour la rivale de Médée, Créuse, dans «Mamma Medea» de Tom Lanoye puis une anorexique angoissée dans « Je suis devant toi, nue » de Joyce Carol Oates. Dans «Mamma Medea», elle est celle par qui le scandale arrive, puisque Jason répudie Médée au profit de cette jeunesse, Créuse, fille du Roi Créon. Première étincelle qui mettra le feu de la jalousie dans l’esprit de Médée avec un passage à l’acte immédiat : une robe empoisonnée qui transformera sa rivale en torche. Rôle ingrat que celui de victime d’une folle qui tuera bientôt ses propres enfants. Mathilde résiste à la furie avec dignité. Dans «Je suis devant toi, nue» de Joyce Carol Oates, Mathilde est une anorexique au bord de l’explosion intime. Elle infiltre dans son personnage mystère et émotion, sans emphase, avec une retenue intense, aidée par la vidéo de Christine Delmotte qui rend visible le trajet de pensées délirantes. Deux rôles tragiques qui n’empêchent pas cette jeune Française de Belgique, sortie sauve et presque saine en 2010  du Conservatoire de Bruxelles de se présenter avec humour : Je suis ornithophobe et suis née le même jour que Carla Bruni. À la question « tu préfères faire un duo avec la première dame de France ou tourner dans un remake des Oiseaux d'Hitchcock ? » : franchement, mon cœur balance...Un rôle comique pour suivre ?C.J

Je suis devant toi, nue de Joyce Carol Oates, m.e.s de Christine Delmotte (Compagnie Biloxi), au Théâtre des Martyrs. Mamma Medea, de Tom Lanoye, m.e.s. de Christophe Sermet, au Rideau de Bruxelles (Kriekelaar). Tournée : Théâtre de Namur du 16 au 18 octobre puis Tournai, Next art Festival, les 29 et 30 octobre.

dans «Je me tiens devant toi nue» et «Mamma Médéa».