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Christian Machiels

/web/photos/Christian_Machiels.pngCe jeune homme d’une petite cinquantaine d’années dirige depuis 17 ans le Théâtre de la Balsamine et a surpris tout le monde en décidant soudain de renoncer à sa fonction. C’est une première en Belgique qu’un directeur démissionne sans l’ombre d’une déception apparente, pour « prendre du recul ». C’est sa seule explication officielle, assortie d’une nuance : quelques mois de réflexion lui sont nécessaires mais il n’est pas du tout lassé par le théâtre. Pour son futur : « wait and see ». Son parcours n’est pas banal puisque, jeune comédien, pas encore sorti du Conservatoire de Bruxelles, il se trouve embarqué dans une des aventures les plus originales des années 80 : l’Ymagier singulier, qui crée, en 1981, sous la houlette de Thierry Salmon, Le Moine de Lewis dans les locaux désaffectés des faïenceries Boch, au Sablon. C’était l’époque où le théâtre « squattait » à tous vents les lieux désaffectés, industriels, commerciaux ou militaires, dont la Caserne Dailly, où Martine Wijckaert présenta son étonnante Pilule verte, la même année que Le Moine (1981). A la caserne Rolin, en 1983, Thierry Salmon produisit Fastes/Foules, d’après Zola. Christian Machiels, y troquait son costume d’acteur pour celui d’organisateur, qu’il ne cessera de développer. D’abord, comme coresponsable du bureau de diffusion des arts de la scène Indigo, créé en 1984 par Serge Rangoni, autre acteur de l’Ymagier singulier. Au départ de Serge, nommé directeur de l’Atelier Ste Anne (Les Tanneurs actuels), en 1990, Christian codirige Indigo avec Michèle Braconnier avant de se voir offrir, en 1993, la direction de la Balsamine par Martine Wyckaert, soucieuse de se consacrer uniquement à ses mises en scènes. Que retenir de ces 17 années de direction artistique ? Humainement, une énorme capacité d’accueil et de dialogue, aussi bien avec le public qu’avec les professionnels. Artistiquement, une volonté jamais démentie de consacrer la Balsamine aux écritures et sensibilités contemporaines (textes, acteurs, danseurs, metteurs en scène). C’est chez lui qu’on a « découvert » Thierry Smits ou Ingrid von Wantoch Rekowski, preuve qu’il accordait une égale importance à la danse et au théâtre. Il a maintenu de belles fidélités aussi bien à T.Smits qu’au duo Yves Hunstad/ Eve Bonfanti. Il a ouvert ses portes à Carmen Blanco Principal, Joanne Leighton, Olivier Thomas, Alain Cofino Gomez, Valérie Cordy, Patrick Lerch, entre autres et jusqu’à sa dernière découverte, la Japonaise Uiko Watanabe et son humour à base de… légumes. Enfin il sut aborder de main de maître la longue négociation (1996/2001) pour la modernisation du bâtiment de « la Balsa », avec l’aide précieuse de son directeur administratif Michel Van Slijpe et de l’architecte Francis Metzger, le rénovateur de la Maison Empain, qui a su préserver le charme de l’ancien dans un lieu moderne. Quel que soit son destin ultérieur, Christian Machiels restera un des passeurs gourmands des arts de la scène contemporaine .ChrJ.Photo © Anick Rolland