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Son premier prix à sa sortie du Conservatoire de Bruxelles, en 1991, s'assortissait d'une mention exceptionnelle. Véronique Dumont étudia aussi deux ans à l'IAD, où d'ailleurs elle enseigne. Également auteur et metteur en scène, c'est comme comédienne qu'elle figure parmi les nominés de la saison dernière. Envoûtante à chacune de ses apparitions en fée Bérylune dans L'Oiseau bleu de Maeterlinck mis en scène par Isabelle Jonniaux, elle promène sa coupe ultra courte depuis 4.48 Psychose, créé avec Catherine Salée sous la direction d'Isabelle Pousseur. Dans le verbe de Sarah Kane, la voix de Véronique Dumont gronde ou sussure, son visage se ferme ou s'illumine, son corps prend et donne: elle offre là, en blanc sur fond blanc, sa mesure d'actrice entière et multiple. Son art est ardeur et pudeur. M.B.
Notre jury l’avait repérée très tôt, Marie Lecomte, à peine sortie de l’Insas, en 2001, et déjà nominée «meilleur espoir féminin», dans Personne ne voit la vidéo de Martin Crimp, mis en scène par Marcel Delval. Mais cette Française, partie d’Amiens, passée par Paris et atterrissant à Bruxelles, a multiplié stages et formations : mime, bouffon, acteur gestuel et, avant l’Insas, une licence d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne. Passant du théâtre au cinéma, elle doit son plus beau rôle au metteur en scène flamand Wayn Traub, qui lui donne la vedette dans Maria Dolores, prix spécial du festival du film de Gand 2004. Entre la France et la Belgique son cœur se ballade avec des metteurs en scène comme Isabelle Pousseur, Vincent Goethaels, Armel Roussel, Virginie Thirion, Françoise Delrue, ou Wayn Traub, encore, dans Jean Baptiste, diffusé en Belgique et en France.
Mais cette année, Philippe Sireuil lui a fait un cadeau royal, en lui offrant Célimène, dans Le Misanthrope, avec un parti-pris de mise en scène qui fait la part belle aux adversaires d’Alceste, petits marquis bouffons et… Célimène. Marie Lecomte y éclate de charme et de séduction, avec un rôle de coquette ravageuse, beaucoup plus sympathique qu’Alceste, sombre, colérique, moralisateur. La ressemblance, voulue, avec la Jeanne Moreau de Jules et Jim, de François Truffaut, projeté sur écran télé, nous rappelle que ce Misanthrope et sa coquette volage nous sont très proches. C.J.
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Formée au Conservatoire de Liège, où elle fut l'élève de Max Parfondry et de Jacques Delcuvellerie, l'actrice dit aborder son métier – pour le théâtre ou le cinéma – avec amour. Il en faut pour, dans “4.48 Psychose”, échanger chaque soir sa partition avec sa partenaire. Ou pour composer l'affection, la dilution, le passage de l'enfance à l'âge adulte dans “Mara Violaine”, aux côtés de Marie Bos. Surtout, Catherine Salée génère, généreuse à la fois de sa façon d'occuper l'espace et de son regard si franc, une forme très singulière d'identification. Sous la direction de Guillemette Laurent, elle livre avec limpidité, presque avec nonchalance, la langue claudélienne, sans lui ôter son mystère. Mise en scène par Isabelle Pousseur dans la dernière oeuvre de Sarah Kane, la comédienne s'illustre à nouveau dans un duo – l'écoute, pour cela, est aussi un talent, qu'elle possède manifestement – et plus que cela, même: une fusion, une fission. M.B.
Véronique Dumont
Son premier prix à sa sortie du Conservatoire de Bruxelles, en 1991, s'assortissait d'une mention exceptionnelle. Véronique Dumont étudia aussi deux ans à l'IAD, où d'ailleurs elle enseigne. Également auteur et metteur en scène, c'est comme comédienne qu'elle figure parmi les nominés de la saison dernière. Envoûtante à chacune de ses apparitions en fée Bérylune dans L'Oiseau bleu de Maeterlinck mis en scène par Isabelle Jonniaux, elle promène sa coupe ultra courte depuis 4.48 Psychose, créé avec Catherine Salée sous la direction d'Isabelle Pousseur. Dans le verbe de Sarah Kane, la voix de Véronique Dumont gronde ou sussure, son visage se ferme ou s'illumine, son corps prend et donne: elle offre là, en blanc sur fond blanc, sa mesure d'actrice entière et multiple. Son art est ardeur et pudeur. M.B.4.48 Psychose, de Sarah Kane, mise en scène Isabelle Pousseur, Théâtre Océan Nord; L'Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck, mise en scène d'Isabelle Jonniaux, Atelier 210. Reprise L'Oiseau bleu à l'Atelier 210 du 25 au 29 novembre 2008, 4.48 Psychose au Théâtre Océan Nord du 21 avril au 9 mai 2009.
Marie Lecomte
Notre jury l’avait repérée très tôt, Marie Lecomte, à peine sortie de l’Insas, en 2001, et déjà nominée «meilleur espoir féminin», dans Personne ne voit la vidéo de Martin Crimp, mis en scène par Marcel Delval. Mais cette Française, partie d’Amiens, passée par Paris et atterrissant à Bruxelles, a multiplié stages et formations : mime, bouffon, acteur gestuel et, avant l’Insas, une licence d’Etudes Théâtrales à la Sorbonne. Passant du théâtre au cinéma, elle doit son plus beau rôle au metteur en scène flamand Wayn Traub, qui lui donne la vedette dans Maria Dolores, prix spécial du festival du film de Gand 2004. Entre la France et la Belgique son cœur se ballade avec des metteurs en scène comme Isabelle Pousseur, Vincent Goethaels, Armel Roussel, Virginie Thirion, Françoise Delrue, ou Wayn Traub, encore, dans Jean Baptiste, diffusé en Belgique et en France.
Mais cette année, Philippe Sireuil lui a fait un cadeau royal, en lui offrant Célimène, dans Le Misanthrope, avec un parti-pris de mise en scène qui fait la part belle aux adversaires d’Alceste, petits marquis bouffons et… Célimène. Marie Lecomte y éclate de charme et de séduction, avec un rôle de coquette ravageuse, beaucoup plus sympathique qu’Alceste, sombre, colérique, moralisateur. La ressemblance, voulue, avec la Jeanne Moreau de Jules et Jim, de François Truffaut, projeté sur écran télé, nous rappelle que ce Misanthrope et sa coquette volage nous sont très proches. C.J.
Le Misanthrope de Molière, mise en scène de Philippe Sireuil, Théâtre National. Reprise à Tournai du 3 au 7 février et au Théâre National du 18 au 22 février 2009.
Catherine Salée
Formée au Conservatoire de Liège, où elle fut l'élève de Max Parfondry et de Jacques Delcuvellerie, l'actrice dit aborder son métier – pour le théâtre ou le cinéma – avec amour. Il en faut pour, dans “4.48 Psychose”, échanger chaque soir sa partition avec sa partenaire. Ou pour composer l'affection, la dilution, le passage de l'enfance à l'âge adulte dans “Mara Violaine”, aux côtés de Marie Bos. Surtout, Catherine Salée génère, généreuse à la fois de sa façon d'occuper l'espace et de son regard si franc, une forme très singulière d'identification. Sous la direction de Guillemette Laurent, elle livre avec limpidité, presque avec nonchalance, la langue claudélienne, sans lui ôter son mystère. Mise en scène par Isabelle Pousseur dans la dernière oeuvre de Sarah Kane, la comédienne s'illustre à nouveau dans un duo – l'écoute, pour cela, est aussi un talent, qu'elle possède manifestement – et plus que cela, même: une fusion, une fission. M.B.
4.48 Psychose / de Sarah Kane, mise en scène d'Isabelle Pousseur, Mara Violaine de Paul Claudel, mise en scène de Guillemette Laurent, Théâtre Océan Nord. Reprise :4.48 Psychose au Théâtre Océan Nord du 21 avril au 9 mai 2009.