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Anne Kumps

/web/photos/2013_Anne_Kumps.pngS’il est une personne de référence en cirque contemporain en Belgique, c’est Anne Kumps. Programmatrice aux Halles de Schaerbeek où elle est entrée voici trente-quatre ans, elle soutient et défend un secteur qui lui tient à cœur. Immuable avec ses cheveux roux coupés à la garçonne, ses yeux marron, son calme légendaire et ses jolis pulls croisés, cette assistante sociale de formation préfère nettement l’ombre au soleil. La voici pourtant sous les feux de la rampe. Les Prix de la Critique lui décernent en effet le Prix Bernadette Abraté afin de saluer son travail dans le monde des arts de la scène. Elle succède ainsi, entre autres, à Jo Dekmine, directeur du Théâtre 140, ou au grand comédien flamand Josse De Pauw. Voilà une nomination qui tombe comme Pâques en Carême, à l’heure de l’arrivée d’un nouveau directeur aux Halles, Christophe Galent, très porté sur le cirque lui aussi. Discrète, tenace, posée et efficace, Anne Kumps a toujours tenu le cap, contre vents et marées parfois. Elle avait deviné avant les autres que le cirque contemporain annonçait un renouveau, un tomber de barrières dont la symbolique n’est pas seulement artistique mais aussi socio- politique. Passionnée par ce croisement de disciplines, cet esprit d’ouverture, la poésie qui se dégage des spectacles et la manière dont les acrobates se mettent en danger non seulement physiquement mais aussi artistiquement, elle cherche sans cesse à partager son enthousiasme. Et n’a pas son pareil pour nous vendre un voyage de presse à… Tournai, un vendredi soir, où se joue Sur la route des Colporteurs; un saut de puce sur routes verglacées à Neerpelt, un dimanche, pour y déguster Cucinéma, savoureux mélange de cirque, cuisine et cinéma muet; ou un aller-retour à Sartrouville pour y admirer Rayahzone des frères Thabet. Autant de spectacles appelés à venir aux Halles ensuite, de vraies découvertes surtout qui, chaque fois, valent le détour, dans les deux sens du terme. Découvreuse de talents, membre de plusieurs jurys ou commissions, presque toujours en vadrouille entre Auch, Montréal, Avignon ou Helsinki pour y dénicher les nouvelles créations, Anne Kumps ne lève même pas le pied en été, ses vacances étant principalement consacrées à la randonnée. Loin du bruit et de la fureur. L.B.