Edwige Baily

/photos/Bir-Baily.pngDans la vie, quand on rencontre quelqu'un pour la première fois, on sent tout de suite si ça va "coller". Ou pas. Au théâtre, ça doit se passer comme ça aussi. Même si on joue encore plus que dans la vie. Quoique... Miser sur une rencontre, c'est un pari risqué. Surtout quand le texte tout entier tient sur cette rencontre. Et si l'étincelle n'avait pas lieu? S'il ne passait rien, pas d'échange, aucun regard? Et si chacun jouait dans son coin, essayant de tirer la couverture à soi? Philippe Sireuil a pris un texte de Marguerite Duras et a tissé un pont entre deux personnalités, deux tempéraments, deux talents, deux générations qui ne s'étaient pas encore croisés jusque là. A ma gauche, Jacqueline Bir. Un parcours exemplaire, une histoire de théâtre, des rôles qui se sont imprimés dans notre mémoire. A ma droite, Edwige Baily: des débuts en 2004, une douzaine de rôles sur scène dont Bash, Un Faust ou Pleurez mes yeux pleurez. Au centre, non pas un ring mais un plateau nu. Ou presque. Il y avait le risque d'un combat inégal, la tentation de la comparaison. Au final, un face à face aussi magique que fragile. La maturité et la jeunesse sur le même fil. Si l'une des deux flanche ou fait un faux pas, ce sont les deux qui tombent. Et dans Savannah Bay, elles sont toutes les deux restées debout. Côte à côte. E.R. Savannah Bay, Marguerite Duras, Théâtre de la place des Martyrs Savannah Bay
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Catherine Grosjean

/photos/Catherine_Grosjean.pngCatherine Grosjean fait ses premiers pas de-ci de-là, notamment à la Ligue d’Impro ou encore avec Dominique Serron et l’Infini Théâtre. Et puis en 2004 atterrit dans le paysage théâtral un ovni appelé Z.U.T qui a l’insolence de se poser outre-canal et rêve de fabriquer un autre théâtre . Catherine Grosjean s’engouffre dans l’aventure aux côtés de Georges Lini et de sa bande. C’est là qu’elle déploie toute la palette de son talent. Et l’on n’oubliera pas son rôle d’adolescente attardée dans la très déjantée Cuisine d’Elvis de Lee Hall (mise en scène par Georges Lini). Fidèle au Z.U.T., elle prend part à la saison québécoise concoctée avec la complicité de l’Atelier 210 où s’abrite désormais la compagnie rebelle. On l’a vue tout d’abord dans Porc-épic, tragédie festive de David Paquet. Mais c’est dans La Défonce de Pascal Chevarie qu’elle exprime le mieux la puissance de son jeu et la force de sa lumineuse présence ; dans un monde de machos abrutis par l’alcool, la drogue et la violence, elle incarne la vie et l’espérance. D.M. Porc-épic de David Paquet, m.e.s Marine Haulot, création du ZUT à l’Atelier 210; La Défonce de Pascal Chevarie, m.e.s Jasmina Douieb, création du ZUT à l’Atelier 210 La Défonce, Porc-Epic

Fanny Marcq

/photos/Fanny_Marcq.pngSortie de l’Insas en 1995, on oublierait presque que Fanny Marcq a joué chez Alfredo Arias, Xavier Lukomski et Philippe Sireuil,… tant on l’a étiquetée «Varia» avec Michel Dezoteux, Marcel Delval, Armel Roussel,… Et c’est bien là qu’elle nous épate, dans un véritable tourbillon de je/jeu. Comme dans ces Feydeau-Labiche, mis en scène par Dezoteux pour lesquelles elle est nominée: Gibier de Potence de Feydeau suivi de L’Affaire de la rue Lourcine de Labiche. Passant d’une femme adultère à une épouse nunuche, Fanny Marcq éclate sur scène, au rythme du vaudeville, presque méconnaissable, d’un rôle à l’autre, d’une allure à l’autre, d’un jeu à l’autre… Totale maîtrise et grand art. N.A. Gibier de potence – L’affaire de la rue Lourcine, Feydeau-Labiche, mise en scène Michel Dezoteux, coproduction Théâtre Varia – Le manège.mons Gibier de potence - L'affaire de la rue Lourcine