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Brigitte Dedry

/photos/Brigitte_Dedry.jpgFormée à l'IAD, elle semble n'appartenir à aucune « école », et sa famille artistique est assurément plus atypique que classique. Shakespeare pour autant ne lui fait pas peur, qu'elle l'explore avec la Cie Leporello (Surfing Macbeth) ou avec Transquinquennal (Harry). Elle touche à la performance (Http – High techno tupper plast d'Alain Wathieu, qui l'avait aussi mise en scène dans La Dame assise de Copi) comme au cabaret (Éclats d'Harms par la Cie Arsenic), entre autres expérimentations. Car voilà peut-être le fil rouge de sa carrière: une curiosité pour le travail du mouvement et de la voix, un goût pour l'étrange et le mélange. Ses compositions la saison passée en font foi. Dans (Self) Service, en mère au chagrin extraverti d'une disparue tragique, « elle pleure pour quatre, ça fait beaucoup », et se révèle manipulatrice autant qu'éplorée. Et la voilà ogre – terrifiant, tellement humain – dans Il vint une année très fâcheuse, l'évocation de la perte de l'enfance par Zouzou Leyens (que Brigitte Dedry retrouve après Un sapin chez les Ivanov), à travers le conte du Petit Poucet et le procès de Gilles de Rais. Des prouesses, accomplies avec modestie et appétit. (M.B) Il vint une année très fâcheuse, Cie TransatlantiK/Tanneurs; (Self) Service, Das Fräulein/Théâtre de Namur/Tanneurs/Maison de la Culture de Tournai/Théâtre Vidy Lausanne Il vint une année très fâcheuse; (Self) Service

Jo Deseure

/photos/Jo_Deseure.pngCe n’est ni la première ni la dernière fois que nous rencontrons Jo Deseure au détour de ces Prix de la Critique. Chacune de ses apparitions sur scène bouleverse, glace, étonne. Nattes blondes, robe bleue et souliers rouges : il fallait la voir sur la scène du Public se métamorphoser en Dorothy/Judy Garland, surgie tout droit du Magicien d’Oz, le film mythique de Victor Fleming. C’est Thierry Janssen, auteur et comédien, qui lui a ciselé dans sa pièce Facteur humain ce rôle de mère castratrice et perverse, bourrée de calmants et égarée dans son rêve glamour hollywoodien. Sous le regard complice de Guy Theunissen, Jo Deseure insuffle à son personnage une dimension à la fois pathétique et complètement extravagante. Le hasard nous a permis de revoir cette année Le sas, ce monologue de Michel Azama mis en scène par Sylvie Landuyt. Jo Deseure, sublime, y incarnait une meurtrière qui vit sa dernière nuit de détention avant de rejoindre le monde des vivants. Voilà de quoi confirmer, s’il était nécessaire, le talent protéiforme de cette grande comédienne. (D.M.) Facteur humain de Thierry Janssen : m.e.s.Guy Theunissen au Théâtre Le Public. Coproduction du Théâtre Le Public et de la Maison Ephémère Facteur humain

Sylvie Landuyt

/photos/Sylvie_Landuyt.pngComédienne, auteur et metteur en scène, Sylvie Landuyt est du genre à n’avoir pas froid aux yeux. Et l’on n’est pas étonné que Michael Delaunoy l’ait choisie pour embarquer dans une des aventures théâtrales les plus audacieuses de ces dernières années : L’Abécédaire des temps modernes, ambitieux kaléidoscope/miroir de notre monde éclaté, lexique de survie imaginé par l’auteur le plus débridé du théâtre belge d’aujourd’hui, Paul Pourveur. De apparence à zapping, vingt-six mots chargés de dynamite pour décrypter ces temps modernes et les drôles de mutants qui tentent d’y survivre. Entourée de Patrizia Berti, Annick Johnson et Anne-Claire, Sylvie Landuyt prend à bras le corps ce texte à la fois délirant et parfaitement maîtrisé et nous entraîne avec jubilation dans ses vertiges ravageurs. Déjà en 2006, lors de la création au Manège.Mons du TOME 1 de L’Abécédaire, Sylvie Landuyt nous avait impressionnés par son jeu décalé et son énergie face au public rassemblé autour de l’espace-ring réaménagé cette saison au Rideau de Bruxelles.(D.M.) L’Abécédaire des temps modernes de Paul Pourveur (Rideau de Bruxelles) : m.e.s. Michael Delaunoy. Coproduction L'envers du théâtre et Rideau de Bruxelles. L\'Abécédaire des Temps Modernes