Formée à l'IAD, elle semble n'appartenir à aucune « école », et sa famille artistique est assurément plus atypique que classique. Shakespeare pour autant ne lui fait pas peur, qu'elle l'explore avec la Cie Leporello (
Surfing Macbeth) ou avec Transquinquennal (
Harry). Elle touche à la performance (
Http – High techno tupper plast d'Alain Wathieu, qui l'avait aussi mise en scène dans
La Dame assise de Copi) comme au cabaret (
Éclats d'Harms par la Cie Arsenic), entre autres expérimentations. Car voilà peut-être le fil rouge de sa carrière: une curiosité pour le travail du mouvement et de la voix, un goût pour l'étrange et le mélange. Ses compositions la saison passée en font foi. Dans
(Self) Service, en mère au chagrin extraverti d'une disparue tragique,
« elle pleure pour quatre, ça fait beaucoup », et se révèle manipulatrice autant qu'éplorée. Et la voilà ogre – terrifiant, tellement humain – dans
Il vint une année très fâcheuse, l'évocation de la perte de l'enfance par Zouzou Leyens (que Brigitte Dedry retrouve après
Un sapin chez les Ivanov), à travers le conte du Petit Poucet et le procès de Gilles de Rais. Des prouesses, accomplies avec modestie et appétit. (M.B)
Il vint une année très fâcheuse, Cie TransatlantiK/Tanneurs;
(Self) Service, Das Fräulein/Théâtre de Namur/Tanneurs/Maison de la Culture de Tournai/Théâtre Vidy Lausanne Il vint une année très fâcheuse; (Self) Service