Olivier Bony

/photos/Olivier_Bony.pngRemarqué dès sa sortie de l'INSAS en 1996 avec Quai Ouest de Koltès (aux Premières rencontres du Poche), Olivier Bony a enchaîné les collaborations variées: Derek Golby (et les "tubes" Transpotting et Bent), Roumen Tchakarov, Frédéric Dussenne, Marcel Delval, Michel Dezoteux, Vincent Goethals, Georges Lini… L'acteur voyage de Koltès à Garcia Lorca en passant par le théâtre anglo-saxon: d'Edward Bond, David Mamet, Irvine Welsh, Martin Sherman… En cours de route, il se forme entre Bruxelles, Londres et Chicago, passe par le cinéma, amorce des projets personnels, lance le Bar des clandestins au Théâtre de Poche... Oliver Bony trace son chemin au fil des rencontres. Cette année, il interpète un jeune orphelin friqué qui s'achète un "papa à domicile" avec Dans le secret de ma paume, fable douce-amère de Philippe Beheydt, mise en scène par l'auteur. Face à Jean-Paul Dermont (le "père"), Olivier Bony joue en finesse le trader cynique qui chancèle, laissant voir le gamin écorché. Une interprétation sur le fil de l'émotion que révèle Olivier Bony en bel équilibriste du jeu et du «je». (NA) Dans le secret de ma paume de Philippe Beheydt, mise en scène de l'auteur, Théâtre le Méridien. Dans le secret de ma paume
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Serge Demoulin

/photos/Serge_Demoulin.jpgAu Conservatoire royal de Bruxelles, il étudie la déclamation et l'art dramatique (premier prix en 1990). Ancien élève de Pierre Laroche, il deviendra lui aussi pédagogue – aux Conservatoires de Liège et de Bruxelles. Face au Sganarelle d'Olivier Massart (le tandem avait fait ses preuves jadis dans Des souris et des hommes de Steinbeck, mis en scène déjà par Michel Kacenelenbogen), Serge Demoulin incarne avec un mélange de conviction et de désinvolture un Dom Juan d'abord cynique puis exalté, autant anarchiste qu'il est, évidemment, séducteur. Versatile, l'acteur semble pouvoir se fondre – sans s'effacer – dans des univers étonnamment divers. De Molière à l'auteur espagnol d'aujourd'hui Juan Mayorga, il enjambe le gouffre, que comble le goût du théâtre, du mot qui crée l'instant. Serge Demoulin, sous la direction subtile de Christophe Sermet, campe dans Hamelin un juge Montero digne et sobre mais tourmenté, au coeur d'un récit qui se fait flou, complexe, un suspense irrésolu, une énigme presque feuilletée, traitée sur le mode choral. Où les personnages requièrent de vraies personnalités. (M.B.) Hamelin, Rideau de Bruxelles; Dom Juan, Théâtre de la Place, Théâtre le Public. Reprise : Dom Juan du 21 au 31 octobre 2009 au Théâtre le Public, Bruxelles. Hamelin; Don Juan

Didier De Neck

/photos/Didier_De_Neck.pngAprès le Conservatoire de Bruxelles, Didier De Neck cofonde en 1978 le Théâtre jeune public de La Galafronie, pionnier du genre. Artiste décloisonné, il traverse ensuite le pays et les frontières du jeu. Comédien chez Françoise Bloch, Xavier Lukomski, Dominique Roodthooft/Het Muziek Lod, David Strosberg, Johan Dehollander, Wayn Traub... Acteur dans les films de Jaco Van Dormael, Philippe Blasband, Joachim Lafosse, Wayn Traub mais encore, co-scénariste du fameux Toto le héros, co-traducteur d'Arne Sierens pour Mariages et tribunaux... Impossible de résumer une carrière aussi riche: interpète, nominé «meilleur comédien» en 2004, metteur en scène, co-auteur. Cette saison, dans Negerin, mis en scène par son auteur, Franz Xaver Kroetz, Didier De Neck interpète un clochard alcoolo, mari éjecté qui s'inscruste chez sa femme (l'excellente Anne Tismer) alors qu' elle vient de «piocher» un jeune amant (Laurent Caron), de genre «attardé»… La nausée est au rendez-vous. Dans ce vaudeville dérangeant, Didier De Neck s'est métamorphosé avec un physique pouilleux, rendant palpable le sous-monde des mutilés de la société. Du grand art. (NA) Negerin de Franz Xaver Kroetz, mise en scène de l'auteur, coproduction Festival de Liège /Théâtre National Negerin