Avec une mère pianiste et un père chanteur lyrique, le destin de Muriel Legrand a démarré sous les meilleurs auspices artistiques. Née à Liège, elle a hanté les couloirs de l’Opéra Royal de Wallonie durant toute son enfance, sur les talons de ses parents. Vers six ans, elle commence le solfège, avant d’étudier le piano et le violoncelle, puis la danse plus tard. Elle entre au Conservatoire à 14 ans mais la rigueur et la solitude de l’étude du piano l’étouffent peu à peu et elle lâche tout pour devenir comédienne. La voilà bientôt au Conservatoire de Liège, sous la houlette de Michael Delaunoy, qu’elle suivra ensuite, en compagnie de ses camarades, au Conservatoire de Mons. C’est là qu’elle fait une autre rencontre déterminante, celle de Frédéric Dussenne, qui craque complètement pour cette comédienne chanteuse et l’engage régulièrement, notamment dans
« Bête de Style ». Avec sa voix cristalline, elle y porte la poésie de Pasolini, entrecoupée de chants engagés, éclairs de résistance chantés a cappella.
Passionnée de polyphonie, Muriel Legrand enseigne au Conservatoire de Mons aujourd’hui, dans la section Formation Vocale, et multiplie les concerts avec son groupe a capella Tibidi. Mais la polyphonie chez elle, c’est bien plus qu’une palette de voix et de notes, c’est une philosophie de vie, dirait-on. Elle qui craignait la solitude d’une carrière de pianiste soliste, est aujourd’hui débordée par les amitiés artistiques. Formidable dans
« Hêtre » de Céline Delbecq, elle jouera dans
Le black, l’arabe et la femme blanche d’après Jean Genet au Rideau la saison prochaine, sous la direction de Dussenne, ainsi que dans
L’Opéra du Pauvre de Léo Ferré en tournée en Wallonie. C.M.
pour 'Bête de style', 'Hêtre'