Ce travail de fin d’études au Conservatoire de Liège (Esact) a pris un bel envol, jusqu’à Paris (L’Odéon) et Avignon (La Manufacture). C’est que «
Le Signal du promeneur», du Raoul Collectif, marie poétique et politique. Original à plus d’un titre, le spectacle est une réflexion jouée sur la société à partir d’individus «sortis du cadre» comme J-C Romand, vrai-faux médecin de l’OMS, Christopher MC Candless (
Into the Wild de Sean Penn) qui, à 22 ans, brûle papiers et argent avant de s’enfoncer dans la nature… Comment s’orienter face au Système qui aliène? Sujet costaud pour un résultat détonnant d’inventivité, avec trois fois rien : un arbuste, des mottes de terre, quelques tabourets, des loupiotes, un piano dégingandé. Arte povera, sans vidéo, le spectacle repose sur les cinq comédiens, anoraks et bottes en caoutchouc, dans une théâtralité qu’ils maitrisent, jouant du tribunal, de la distanciation, de la musique, du chant, citant Camus, Thoreau, Fritz Zorn, Rousseau, démarrant le spectacle par un profond silence… Sorti des sentiers battus, le Raoul Collectif file l’utopie sur un tas de ruptures, sans mièvrerie. Une prouesse rondement menée qui a déjà reçu les Prix du Jury et du Public du
Festival Impatience de L’Odéon. Cette saison, le succès les porte tous azimuts du Centre Culturel d’Andenne au Théâtre de la Bastille à Paris, de Bruxelles à Kortijk via Mons… Incroyable aventure. N.A.
par le «Raoul collectif».