Il faut un certain culot et une bonne dose d’inconscience pour oser, à 28 ans, quatre ans après sa sortie de l’IAD (comme comédienne) s’affronter au fantôme de Liza Minelli, oscarisée en 1972 comme interprète mythique de Sally Bowles dans
Cabaret de Bob Fosse. A peine entrée sur scène, Talia EST Sally, meneuse de la revue du Kit Kat Klub de Berlin, cynique, aguichante et dominatrice. Elle parle droit dans les yeux d’un public médusé, meut son corps avec élégance et - on l’attend au tournant- chante juste et fort, sans l’ombre d’une crainte ou d’un tremblement. Miracle total ! On oublie, très vite, la comparaison avec «la» Minnelli. Elle est la reine du plateau et s’impose naturellement, sans effort apparent, habitée par une certitude, presque «sportive»: le public veut une «performance», eh bien il l’aura. Faut dire que ses dons naturels ont trouvé d’excellents «jardiniers»: Pascal Charpentier pour le chant, Thierry Smits pour la chorégraphie du corps et, last but not least, Michel Kacelenenbogen, pour diriger son énergie d’actrice. Les trois «parrains» ont contribué à renforcer un naturel richement doté. En Belgique, ça tient du miracle : les comédiens ne sont formés ni au chant ni à la danse, à la différence de la tradition anglo-saxonne. Mais Talia a «terminé» son curriculum par le théâtre à l’IAD (2007-11) et commencé très jeune par la musique et un cycle complet de danse (10 ans !), pas au Parts d’ATDK, mais à l’Ecole Choréarts et à l’Académie de Bruxelles : une belle pub pour ces écoles ! Ajoutez qu’elle sait se vendre (faut voir son impressionnant CV sur Comédiens.be) et qu’elle est déjà repérée, au théâtre par quelques pointures, avant le directeur du Public. Sylvie de Braekeleer (
Hotel Europa) Emmanuel Dekoninck, (
Aura Popularis), Joris Lacoste ("Suite n°1"
L'encyclopédie de la parole Kunstenfestival des Arts).Ajoutez quelques courts-métrages visibles sur Viméo. Michel Kacenelenbogen a eu raison de miser sur elle pour sa première (et risquée) comédie musicale.
A star is born. Good luck. Ch. J.