Déroutant Marc Liebens!. Ce vétéran de la mise en scène a préservé sa modernité minimaliste, intelligence et poésie mêlées, sachant intaurer sur le plateau la densité d'un texte et d'un jeu. Il a initié, dans les année 70, le renouveau du theâtre francophone belge, au
Théâtre du Parvis, puis à l'
Ensemble Théâtre Mobile (ETM), avec feu Michèle Fabien, Jean-Marie Piemme, Philippe Sireul, Philippe Van Kessel...
Liebens s'attache aux mythologies revues par Heiner Müller et au théâtre social de Jean Louvet... Ce grand metteur en scène/dramaturge, qu'on n'a pas voulu garder sur nos terres, est revenu,de Suisse, nous dérouter à nouveau. Son
Hélène de Goethe, sujet vaste comme un champ de bataille, est installée dans un écrin, autour d' une simple table rectangulaire. Une dizaine de spectateurs assistent à une discussion/jeu entre deux comédiennes, autour du mythe d' Hélène de Troie. Dans le texte de Goethe se sont glissées d'autres identités, des fragments de textes chers à Liebens: de
Charlotte de Michèle Fabien à
Quartett de Müller. Témoins actifs d'un échange ambigu,nous sommes impressionés par le travail d'orfèvre de Marc Liebens .Il invite ses deux interpètes (Elodie Bordas et Jeanne De Mont) à pratiquer l'excellence d'un jeu sensuel, sur un fil ultra fragile, qui questionne- par la beauté d'un spectacle- et le théâtre et l'humanité. L'essentiel est là.(N.A)
Hélène d’après Goethe, mise en scène de Marc Liebens, Théâtre du Grütli- Genève. Accueilli au Théâtre Le Public. Hélène