Chorégraphe et metteur en scène, né en 1959 au Mexique, José Besprosvany suit des cours de théâtre (mime, mouvement, jeu d'acteur, masque) à l'École Jacques Lecoq, à Paris, et se forme à Mudra, l'école de Maurice Béjart – lieu de sa rencontre déterminante avec le musicien et pédagogue Fernand Schirren, qui lui enseigne la naissance du rythme, au confluent du corps, du geste, de la voix. Ingrédients dont il nourrira ses propres spectacles, très divers, volontiers nourris d'autres horizons et disciplines, avec la compagnie qu'il fonde en 1986, après avoir été interprète durant deux ans au Ballet de XXe siècle de Béjart.
Pour son
Œdipe, il met en scène le texte de l'auteur montréalais Olivier Kemeid, lui-même basé sur la trame de l’
Œdipe roi de Sophocle. Dès avant le texte – au phrasé contemporain et limpide qui n’escamote ni la grandeur de la tragédie ni le suspense de ce presque polar aux échos politiques –, on aura découvert l’univers sensible imaginé par José Besprosvany et ses complices Yannick Jacquet (création vidéo), Koenraad Ecker (musique, création sonore), Marc Lhommel (lumières), Bert Menzel (costumes). Des panneaux mobiles, des images à la fluidité mystérieuse, et cinq corps, cinq présences, du mouvement, la danse déliée et inquiète d’une jeunesse vindicative. Présente d’emblée, la chorégraphie s’articulera en souplesse avec le jeu, l’épousant, le faisant respirer, sans jamais platement l’illustrer. Écriture, mise en scène et chorégraphie se partagent en bonne intelligence le terrain d'un spectacle qui, sans renier le mythe, lui tresse des contours neufs et embrasse ses multiples dimensions. M.B.
par José Bespozvany