Hélène Kufferath

/photos/Pika-Dôn.pngC'est de la Cambre qu'elle est sortie, diplômée en scénographie, en 1984. Et à Saint-Luc qu'elle a enseigné cette même discipline, de 1987 à 2003. Pour le Théâtre national, elle a signé une quarantaine de décors. Sans exclusive cependant, car ses talents de costumière et scénographe s'exercèrent ailleurs aussi. Avec parfois des fidélités, à des univers, des écritures : celle de René Bizac par exemple (« François Mailliot », « Peau de loup », « Rue des Jonquilles »). Hélène Kufferath s'est à nouveau engagée, pour « Pikâ Don (Hiroshima) », dans un projet singulier, né sous la plume d'Alex Lorette, qui le met également en scène. Simplissime, sa scénographie jette sur le plateau blanc l'ombre déchiquetée du Japon, et transformera fugacement une nappe de pique-nique en kimono. Aux allusions appuyées à l'esthétique nippone, elle préfère le dépouillement qui laisse la place au sujet – grave – et la blancheur d'une page où sont enfouis les souvenirs et où, peut-être, tracer l'avenir. M.B.

« Pikâ Don (Hiroshima) », texte et mise en scène d'Alex Lorette, création de la Cie Kinesis au Marni, septembre 2011.

pour Pikâ Don
elu

Ronald Beurms

/photos/Tour_du_monde_train.pngPlus qu’un scénographe, Ronald Beurms serait plutôt un savant fou qui construit des machines et fabrique des créatures. Son parcours, il le compare à un ensemble de rouages dont le mécanisme s’est enclenché le jour où ses yeux d’enfant se sont écarquillés devant un soulier volant. Ou était-ce en voyant un faucon piloté par un Wookie ? Ou plutôt, lorsque pris d’empathie pour un petit extra terrestre au doigt lumineux, il se surpris à verser une larme ? Aujourd’hui, tour à tour comédien, scénographe et costumier, il se nourrit de toutes ses rencontres avec le monde du spectacle et du cinéma, aussi diverses et insolites soient-elles, pour émerveiller le spectateur. Dans « Le Tour du Monde en 80 jours », adapté de Jules Verne, c’est avant tout grâce à son décor époustouflant, quasiment érigé en personnage principal de la pièce, que le public voyage en train et en montgolfière, sillonne un souk égyptien et une jungle indienne, croise des éléphants et des paquebots. Un grand cylindre de bois nous fait traverser les continents avec ses parois coulissantes. Il y a aussi ces éléments qui se déballent et ces plateaux qui grimpent. Et puis, ces locomotives qui descendent des cintres, et ces wagons sur roulettes ! D’une ingéniosité folle, la scénographie est le moteur de cette cavalcade époustouflante de deux heures trente. Un voyage en 3D qui fait plus fort encore que le cinéma et nous en met plein la vue. C.M.

Le tour du monde en 80 jours créé au Théâtre du Parc, une production du Théâtre du Parc. Reprise au Théâtre du Parc du 24/5 au 2/6. « Les bonnes intentions » créé à l’Ancre, en co-production avec le Théâtre de Poche. Reprise au Théâtre de Poche du 10 au 24/11.

pour «Le tour du monde en 80 jours» et «Les bonnes intentions».

Zouzou Leyens

/photos/MidsummerNightsDream2.pngSi la scénographie (qu'elle a étudiée à l'Ensav-la Cambre) est son domaine, les costumes et la mise en scène ( «Un sapin chez les Ivanov ,  «In the forest is a monster»,  «Monelle»,  «Il vint une année très fâcheuse ...») sont ses autres spécialités qui, assurément, nourrissent la première. Zouzou Leyens réalise des « objets scéniques » pour le théâtre mais aussi pour la danse et le cinéma. Sur le gigantesque plateau de la grande salle du National, où a éclos ce  «Songe d'une nuit d'été»  germé au Burkina sous la direction d'Isabelle Pousseur, un monde se met en place, qui n'est pas l'Afrique, qui ne prétend pas la décrire ni même en parler, mais qui en porte, en quelque sorte, l'esprit. C'est que l'ailleurs, le voyage marquent le parcours de celle qui, en 1997, partit enseigner la scénographie à l'Institut supérieur d'Art dramatique à Rabat, et y fonda une compagnie – TransatlantiK – restée active à son retour en Belgique. Son sens de l'espace et des corps, sa façon de peupler un plateau, d'y organiser les silhouettes humaines ou végétales, d'y dresser des parois qui parfois peuvent s'écrouler, d'associer l'astuce et la simplicité dans le mariage des éléments : tout cela signe un style qui – tout en étant très identifiable – se met parfaitement au service du projet et participe pleinement de sa puissance. M.B.

Le Songe d'une nuit d'été, mis en scène par Isabelle Pousseur, travaillé et répété à Ouagadougou, créé au Théâtre national, Bruxelles, en janvier 2012.

pour «Le songe d'une nuit d'été».