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Au suivant

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Adolescent, Guillermo Guiz se prédestinait à fouler les terrains de football davantage que les planches. Mais le destin en a décidé autrement, “la faute à des muscles et des articulations trop fragiles”, raconte-t-il. Diplômé en Sciences politiques et en journalisme, celui qui est aujourd’hui chroniqueur sur France Inter se frotte d’abord au monde de la nuit, avant de tenter sa chance comme humoriste, notamment au Kings of Comedy Club, où il rôde son premier spectacle Guillermo Guiz a un bon fond, salué par le public et les critiques.

Vivement attendu, son deuxième show, Au suivant!, a été présenté en janvier au Théâtre de la Toison d’Or (TTO). Un spectacle qu’il voulait “plus intime”. Et de fait, il y traite de la transmission.

Avec son débit au marteau piq’ et sa diction un brin brouillonne, qui font sa singularité, Guillermo Guiz balance vanne sur vanne. Pendant près d’1h40, l’humoriste balade son public d’un sujet à l’autre – la grossesse, les pères célibataires, l’alcool(isme), le consentement, la religion, les femmes, l’amour, le sexe, l’école,… –, mais en rebondissant toujours habilement et intelligemment sur sa thématique de départ, guidée par un fil rouge : son père, qui l’a élevé seul. En filigrane de son humour vif, piquant, nerveux, où il n’hésite pas à se moquer de lui-même et de ses déboires, Guillermo Guiz laisse, ici, affleurer ses souvenirs, ses blessures, ses failles d’enfant, d’ado, d’adulte. Et démontre ainsi que l’humour, s’il peut être une catharsis, est aussi et surtout un art lorsqu’il est entre de bonnes mains. St.Bo.

de Guillermo Guiz

Création au Théâtre de la Toison d’Or.

L’Histoire approximative et néanmoins touchante de Bobby Lapointe.

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Il faut bien être trois pour déjouer et rejouer les chausse-trappes poétiques des mots de Boby Lapointe. Valentin Demarcin, le rationnel en chemise lignée, Benoit Janssens, grand échalas raide en bermuda et rouflaquettes et Virgil Magniette, rapide et nerveux ont uni leurs talents pour incarner les trois intrépides conférenciers voués à restituer la vie et l'œuvre du natif de Pézenas, sous le prétexte louable de défendre la grandeur de la langue française. Les trois compères ne sont pas des flèches, découvrant à peine l’usage d’un rétro-projecteur ou l’utilité de tenir une carte à l’endroit avant de la consulter. Le texte qu’ils se partagent en trois est truffé de calembours comme une couque de raisins. On suit le jeune Boby dans ses quatre cent coups, sa première drague à la plage et ses premiers exploits de scaphandrier dans le port de la Ciotat, le camp de travail en Autriche et son évasion. Le spectacle assume sa tenue en bricolage intégral, ce qui est assez normal puisqu’il s’inspire de Chansonbricole le manuel d’écriture de chansons rédigé par le chansonnier barbu. Quelques accessoires, une machine à café dans un coin ou une boite de biscuits, qui se renverse plus qu’à son tour sont les accessoires d’un spectacle tendre et tonique qui carbure au non-sense pour se terminer dans la tendresse d’une chanson mélancolique diffusée par un transistor solitaire. G.B.

Une production des Compagnons qui pointent.

Création au Théâtre des Martyrs.

Les Emotifs anonymes

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Le plus grand challenge à relever dans cette entreprise était moins d’adapter au théâtre une histoire écrite pour le cinéma que de faire oublier le film de Jean-Pierre Améris sorti en 2010 avec en tête d’affiche Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde. Pari(s) réussi(s) pour ces Emotifs Anonymes interprétés par Tania Garbarski et Charlie Dupont mais aussi par Aylin Yay et Nicolas Buysse qui, à eux deux, incarnent tous les personnages qui entourent ces deux grands handicapés de l’amour que sont Angélique et Jean-René, respectivement chocolatière et patron d’une chocolaterie au bord de la faillite. Bien sûr, Philippe Blasband et Jean-Pierre Améris, co-scénaristes du film, sont toujours à la manœuvre mais, comme toute adaptation contient son lot de trahison, ils ne se sont pas contentés d’un « copier-coller », si bien que cette nouvelle lecture du sujet confère une dimension plus humaine au drame que vivent les protagonistes. Avec ce spectacle, on est donc sur un chocolat à l’amertume subtilement dosé mais aussi sur la douceur d’une crème légèrement fruitée que l’on découvre en croquant dans la praline d’une dent gourmande.E.R.

de Philippe Blasband et Jean-Pierre Améris..Mise en scène d’Arthur Jugnot.

Un spectacle du théâtre Le Public.

Création au Théâtre Le Public.

Reprise du 9 septembre au 31 octobre au Théâtre Le Public.