Sa grande stature, sa voix grave et son sourire doux, tout inspire la sérénité, la générosité tranquille en Thierry Hellin, comédien formé dans cette belle pépinière cultivée par Pierre Laroche au Conservatoire de Bruxelles. L'homme sait ce qu'un plateau signifie : il a tâté de tous les métiers de la scène, et s'il a aussi empoché aussi une 1ère licence en Etudes théâtrales à Louvain-La-Neuve, c'est sur le plateau qu'il explose, qu'il vous fait pleurer, qu'il vous fait rire... ou les deux à la fois ! Il ose tous les registres, toutes les rencontres. Dans
Les Mains sales de Sartre, dirigé par Philippe Sireuil, il est irrésistible dans la bouffonnerie d'un des gardes du corps, tout aussi hilarant que dans
Alpenstock de Rémy De Vos et Axel de Booseré l'an passé. Et c'est l'un des plus grands artistes flamands, Guy Cassiers, qu'il rencontre dans
Passions humaines en endossant le rôle de Léopold II ! On ne l'y attendait pas, c'était mal le connaître : métamorphosé, il y est tout simplement ... royal, tout en laissant poindre l'homme et ses failles derrière le masque cynique du pouvoir. Sobre, comme toujours, il sait peser le poids des mots, raréfier le geste pour mieux frapper. Et derrière cette simplicité (apparente), il peut déployer une incroyable virtuosité du souffle, du dire, tel ce
Childéric, performance en solo et en une seule phrase de 15 pages, d'Eric Durnez, son compagnon de route. Avec lui et avec Thierry Lefèvre, Hellin a créé la compagnie « Une Compagnie » qui depuis 1994, truste les succès et les récompenses du Théâtre jeune public commes celles des Prix de la Critique. En décembre, Thierry Hellin et une Compagnie reprennent l'un de leur plus intense spectacle :
Brousailles de Durnez. A ne pas rater au Rideau de Bruxelles. Et en janvier, Il créera
L'Enfant sauvage au 210, un monologue de Céline Delbecq. M.F.