Il est né à Lessines et s'est lancé dans des études de sciences politiques avant d'être « foudroyé » par le Living Théâtre au 140, en 1967. Changement de cap, il rejoint l'IAD. Comédien il sera, et metteur en scène, et chanteur, et pédagogue, et directeur de troupe : un compagnonnage de plus de 30 ans avec Le Théâtre de l'Eveil, qu'il a créé en 1982. N'essayez pas de cataloguer Guy Pion, ce petit homme – grand comédien- a tout joué, versant tragique ou comique, mettant dans son escarcelle les metteurs en scène les plus opposés : mémorable «
Arlequin valet de deux maîtres » de Goldoni (1997) ou Peachum dans « L
'Opéra de quat'sous » avec Carlo Boso (1997), Cotrone des «
Géants de la Montagne » de Pirandello avec Frédéric Dussenne (2001),
Rouge noir et ignorant, d'Edward Bond (2000) avec Christine Delmotte, «
Fin de partie » de Beckett en duo avec Alexandre von Sivers (prix du théâtre en 2000) dans la mise en scène de Michel Kacenelenbogen,
« Le Rôdeur », magistral solo d'Enzo Cormann, mis en scène par Henri Ronse (1986) et encore, cette poignante «
Mort d'un commis voyageur » d'Arthur Miller... La liste est longue, multiple, au fil des fidélités de plateau, toujours renouvelées. Il a surpris cette saison, au Parc, en composant avec Isabelle Pousseur un Richard III âpre, austère, entre fiel et séduction sur le fil de sa voix un peu rauque. Ni bossu, ni gesticulant, mais glaçant, sombre, puis traqué, rongé. Le cynisme shakespearien lui colle à la peau, à la voix, et sa monstruosité humaine, sa vulnérabilité le rendent terriblement attachant dans sa complexité : impressionnant ! M.F.
dans "Richard III