Deborah Rouach

/photos/Cendrillon.pngCosette, en 2002 déjà, dans «Les Misérables» à Villers-la-Ville, Eva dans «L'anniversaire d'Eva» de Sylvie de Braekeleer en 2005 aux Rencontres de Huy, bouleversante «Face de Cuillère» de Lee Hall au Méridien où elle interprète le rôle d'un enfant autiste et puis, surtout, rôle-titre dans l'inoubliable «Cendrillon» de Joël Pommerat, Deborah Rouach semble être née, le 8 octobre 1980, pour jouer les enfants sur scène même si elle a d'autres possibilités. Et envies, telles que travailler avec Michel Dezoteux. En attendant, avec sa voix de femme enfant et ses allures d'éternelle gamine, elle irradie et dégage une énergie juvénile contagieuse. Elle semble donc être taillée pour endosser les jupettes de fillettes diaboliquement tendres. Joël Pommerat, écrivain de plateau passé maître dans l'adaptation des contes traditionnels, ne s'y est pas trompé lors de l'impressionnnant casting qu'il réalisa pour sa création en 2011 au Théâtre National. Lorsqu'il a dû élire une Cendrillon, c'est sur la jeune comédienne, sortie de l'IAD en 2003, que son choix s'est porté. Dès qu'elle apparaît au chevet de sa mère qui lui demande, croit-elle, de penser à elle toutes les cinq minutes pour la maintenir en vie, elle convainc. Sacrée meilleur espoir féminin par la critique en 2006, elle ne fait que confirmer son talent et sa vitale présence s’impose d’autant plus aisément qu’elle nuance son jeu, se montre d’un naturel désarmant et sait réserver ses effets.L.B.

Cendrillon de Joël Pommerat, reprise au Théâtre National du 27 novembre au 22 décembre, à la Maison de la Culture de Tournai les 15 et 17/11, au Manège à Mons les 24, 25 et 27/1/2013,

pour «Cendrillon»
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Claire Bodson

/photos/Claire_Bodson.pngPar cette voix aux multiples tonalités, par toutes les fibres de son corps, sorcière et séductrice, fille, femme et mère, qu'elle hurle ou chuchote... elle est Médée, la Barbare de Colchide, torche de passion, de terreur: Claire Bodson, une authentique tragédienne traversée de failles très humaines. Le texte de Paul Lanoye et la mise en scène de Christophe Sermet ont déroulé le tapis rouge à ce talent hors normes, rompu à toutes les nuances du jeu. Claire pratique le grand écart entre Racine (Oenone dans «Phèdre», 1997, à l'Eden à Charleroi ) et Feydeau («Mais n'te promène donc pas toute nue» et «On purge bébé», au Théâtre Le Public en 2003), tous deux mis en scène par Frédéric Dussenne, l'un de ses maîtres dans la classe de Pierre Laroche au Conservatoire de Bruxelles. Avec lui, on la retrouvera dans «Maljoyeuse» (Veronica Mabardi, l'Ancre, 2004)), «Lorsque cinq ans seront passés» (Garcia Lorca, l'Ancre 1996) et dans un autre Feydeau mâtiné d'Offenbach, un hilarant «Fil à la patte» (Rideau de Bruxelles, 2001). La précision de son phrasé, son abattage joué et chanté lui valent un triomphe... renouvelé dans un tout autre style avec ces inusables «Mangeuses de chocolat» ourdies par Philippe Blasband, crées en 1996 et rejouées d'année en année. Et cette jeune femme et mère de famille, formée au métier d'institutrice, a aussi caressé l'oeil de la caméra décrochant d'emblée une nomination aux Magrittes pour «Elève Libre» de Joachim Lafosse : Claire Bodson y partage l'écran avec Yannick Renier, son partenaire dans la vie ...et son Jason dans «Mamma Medea»!. M.F.

Mamma Medea de Tom Lanoye, production du Rideau de Bruxelles au Kriekelaar, Reprise au Théâtre de Namur du 16 au 18/10 et à la Maison de la Culture de Tournai les 29 et 30/11.

pour «Mamma Médéa»

Mélanie Zucconi

/photos/Melanie_Zucconi.pngVenue de France pour étudier à l’Insas, Mélanie Zucconi ne nous a presque plus quittés. Ses chemins, elle les a choisis de traverse, participant aux aventures théâtrales les plus audacieuses, celles d’Armel Roussel, de la compagnie Clinic Orgasm Society ou du Groupe TOC dont elle est un des piliers fondateurs. On a pu mesurer son talent dans la plupart des productions du TOC où elle se distingue par son jeu intelligent et subtil. Nouvelle étape en 2010 : ce collectif collabore avec Transquinquennal pour nous offrir un spectacle jubilatoire sur la crise économique : «Capital confiance». Enfin Mélanie Zucconi continue sa route aux côtés de Transquinquennal pour une des créations les plus marquantes de cette saison : «La Estupidez» de Rafael Spregelburd. Mécanique baroque mêlant tous les genres, cette pièce entraîne dans un tourbillon hilarant vingt-cinq personnages en quête d’amour ou d’argent. Cinq comédiens épatants se partagent les rôles en virtuoses de la métamorphose. Parmi eux, Mélanie Zucconi brille d’un éclat tout particulier : midinette accrochée au téléphone ou infirme figée dans son fauteuil roulant, elle manie superbement le second degré et maîtrise les situations les plus extravagantes avec un humour pince-sans-rire des plus réjouissants. D.M.

La Estupidez de Rafael Spregelburd par la compagnie Transquinquennal (Théâtre Les Tanneurs)

pour «La estupidez».