Créé au Factory 2020 du Festival de Liège, Home, séduisant et raffiné est produit par de jeunes étudiants à peine sortis de l’INSAS. Ils ont développé leur projet de fin d’études qui va au-delà de la simple promesse. La metteuse en scène, Magrit Coulon et ses trois acteurs Carole Adolff, Anaïs Aouat et Tom Geels ont longuement observé des "vieux" dans un home d’Ixelles, pour reproduire leurs gestes avec une précision maniaque, saisissante, du corps, des jambes, des mains. Alors théâtre documentaire ? Non, ce matériau humain leur sert à faire un théâtre quasi métaphysique… et drôlissime sur le vide intérieur qui guette, la fuite terrible du temps, la rareté de la parole. Ces "jeunes" se présentent comme des "vieux" ravagés, aux gestes lents, aux corps recroquevillés, accrochés à leur support roulant, leur siège, ou à une table, comme autant de bouées de sauvetage. Leurs rares paroles au milieu d’une immense solitude font entendre des rapports de force rageurs, des éclats d’âme furtifs. Une tendresse lucide imprègne la mise en scène de ces trois vieux, barbouillés de confiture, parfois rassemblés autour d’un piano dissonant pour exister en attendant que le ciel leur tombe sur la tête. les 20 premières minutes sont muettes, centrées sur le geste et l’occupation de l’espace. Pas une toux de spectateur "ennuyé" alors qu’en face de nous une horloge nous permet de mesurer ce temps extérieur… long. Mais les acteurs nous font une infusion souvent comique de leur "temps intérieur" que nos sourires accompagnent. C.J.
de Magrit Coulon.
Une production du Festival de Liège, en coproduction avec la Maison de la Culture de Tournai/Maison de création, le Théâtre National Wallonie-Bruxelles.
Création au Factory 2020 du Festival de Liège.
Boraine de cœur, Mélodie Valemberg a été formée au Conservatoire Royal de Mons où à côté du travail du texte, elle découvre l’art de la marionnette et la danse. Avec des envies de liberté, elle fonde la compagnie de théâtre de rue « J'ai toujours rêvé d'être un pirate » où elle se nourrit du contact direct avec le public. Collectivement, ils monteront plusieurs créations (La véritable histoire de la Petite Sirène, Capharnüm...). Elle n’oublie pas les spectacles de scène consolidant sa collaboration avec Matthieu Collard pour les Anges gardiens, Princesse Belgique, L’Etoffe de nos songes ou Le Froissement du Brouillard. On le verra aussi au cinéma dans le Journal d’une femme de chambre, version Benoit Jacquot, et dans la série Ennemi public. Clément Thirion fait appel à elle pour Pink Boys and Old Ladies. Le personnage qu’elle y incarne s’impose par son minimalisme expressif et chorégraphique. Elle est celle qui n’a pas de nom et qui ne dit presque rien, se contentant de hocher doucement la tête, comme les chiens posés sur la tablette arrière des voitures. Et quand elle prend la parole, c’est pour trouver son chemin en définissant les choses et les mots. Elle change encore de registre avec la chanson du final qu’elle interprète avec une grâce toute saltimbanque. G.B.
d’Antonin Jenny.
Une production du Théâtre Les Tanneurs, en coproduction avec Fany Ducat, [e]utopia asbl/Armel Roussel et La Coop asbl
Une production déléguée du Théâtre Les Tanneurs
Création au Théâtre Les Tanneurs
Seule sur le plateau nu, Ondine Cloez joue avec la lumière qui s'échappe d'un prisme et se projette sur le mur, sur sa main. Elle se souvient des vacances en juillet 2015, fascinée par l'état dans lequel elle était, lorsque tout paraît plus beau, plus intéressant, plus léger. Ce moment où la place que l'on occupe habituellement est vide alors qu'il est une chose que l'on ne peut quitter : son corps.
Elle envisage de quitter son corps, de partir en vacances en restant ici. Dans un monologue qui se transforme peu à peu en pièce chorégraphique Ondine Cloez explore l'absence dans une danse étrange où elle expérimente physiquement des états de corps, où elle s'absente de son propre corps. Évoquant le «dix parfait» de Nadia Comaneci au JO de Montréal en 1976 ou les expériences proches de la mort (near death experience, traduit en français par décorporation), elle emmène le public dans une réflexion audacieuse, amusante et plus radicale qu'il n'y paraît, vers cet état où une personne est atteinte par quelque chose qui la dépasse : la grâce. D.B.
d’Ondine Cloez.
Une production Entropie, en coproduction avec Atelier de Paris/CDCN, CCN Orléans, Le Vivat – Scène conventionnée d’Armentières, Musée de la Danse - CCN de Rennes, Kunstencentrum BUDA – Courtrai, Charleroi Danse, La Bellone – Maison du Spectacle, WP Zimmer - Anvers, Service de la Danse - Fédération Wallonie Bruxelles
Création aux Brigittines.