La Belgique avait un peu perdu de vue Paul Van Mulder, non par ingratitude (il avait été fêté au Parc, au Rideau de Bruxelles...) mais par éloignement volontaire dans la jungle parisienne où depuis 25 ans, ce comédien, formé à Mons et Bruxelles avant le conservatoire de Paris, avait tracé un parcours enviable, entre l'interprétation et la mise en scène, la télévision, le cinéma et le théâtre: Comédie française, Bouffes du Nord, Cartoucherie de Vincennes, Théâtre du Cinabre qu'il avait fondé à Paris. L'année dernière, il a choisi de revenir sur ses belges terres... avec un texte inédit, une première écriture, la sienne :
La solitude d'un acteur de peep-show avant son entrée en scène , aujourd'hui édité chez Maelström. Il lui a donné sa voix, son corps, sa pudeur, son urgence de dire. Coup de maître... et d'émotion dans ce seul en scène, travaillé avec Pascal Crochet, accueilli à l'Atelier 210. A des lieues de toute complaisance voyeuriste ou larmoyante, cette
Solitude d'un acteur de peep show est celle de tous les êtres fragiles, qui ne sont ancrés nulle part, sur qui un regard d'amour tarde à se poser. Lucarnes de sourire, échappées poétiques, éclats de violences, d'effroi, confidences écorchées: une palette de tons contrastée, en tension croissante, un corps qui révèle autant que la voix sur un plateau dépouillé. Une présence, obsédante, bouleversante de Paul Van Mulder. M.F.