Accords

/photos/Accords.jpgAprès avoir dansé dans diverses compagnies, Thomas Hauert créait il y a dix ans la compagnie Zoo au sein de laquelle il explore toutes les possibilités du mouvement avec une équipe de danseurs complices. De l’abstraction totale à la comédie musicale, la compagnie n’a pas chômé durant toutes ces années. Elle livre, avec Accords, son spectacle le plus abouti, à la fois ludique, joyeux et totalement original. Durant une heure et demie, surprise, plaisir, beauté, étrangeté sont au rendez-vous. Dans une très belle scénographie de Jan Van Gijsel, les danseurs apparaissent et disparaissent constamment en fond de scène. Largement basé sur l’improvisation, le travail de Zoo amène les danseurs à être constamment à l’écoute des autres. Solo, duo, trio ou envolées groupées se succèdent dans une suite de séquences aussi variées que cohérentes. A l’instar de la danse, la musique voyage dans tous les univers : flamenco, valse, Gymnopédies de Satie... Autant d’univers forts que Thomas Hauert et les siens revisitent en évitant tous les clichés et en réinventant un vrai dialogue entre danse et musique. Du grand art. Et du plaisir. JMW

Accords, Thomas Hauert, Kaaitheater. Reprise: Ecuries, Charleroi les 13 et 14 février 2009.

Bayreuth FM

/photos/Bayreuth_FM.jpgPlongez quatre Siegfried et deux Brünhilde dans un studio de radio, sis sous les combles du Festspielhaus de la cité bavaroise fameuse pour son festival. Ces six-là, artistes aux profils pluriels, personnages multipliés, campent aussi l'équipe d'une radio libre qui émet pour les inconditionnels wagnériens sans billets (rares et chers). Prenez, donc, un breaker (Ben Mohamed Benaji), un vidéaste et musicien (Stéphane Broc), un comédien et musicien (Christophe Morisset), une actrice et chanteuse (Ina Geerts), une danseuse (Lisa Gunstone), un chorégraphe et danseur (Mauro Paccagnella). Donnez-leur des munitions: de la bière, des saucisses ; et des accessoires: casques, micros, perruques. Contemplez les frictions entre réalité et fiction, entre présent et passé, entre musique de Wagner et guitare distordue ou trombone rauque. Frémissez et riez de ce mélange désinvolte et résolu, de la danse cocasse que cultivent à raison Mauro Paccagnella et sa compagnie Woosh'ing Mach'ine. “Bayreuth FM”, deuxième volet de ce qui s'annonce évidemment comme une tétralogie, explore, avec une nonchalante conviction, une ironie obstinée, l'émouvante intersection du grandiose et de l'intime. M.B.

Bayreuth F.M., Mauro Paccagnella (Cie Woosh'ine), Théâtre les Tanneurs.

elu

V.-Nightmares

/photos/V-Nightmares.jpgChorégraphe singulier, Thierry Smits orchestre une relecture hautement personnelle (et charnelle) des Quatre Saisons de Vivaldi. Le titre en dit déjà beaucoup sur ses intentions : V. -Nightmares (pour « Vivaldi-Cauchemars »). Initié en février 2007 et clos neuf mois plus tard, ce quatuor et quadriptyque vous plonge dans une atmosphère très performance (aspect particulièrement « neuf » chez cet artiste « militant » de la danse « pure »). Un climat empli de mystère, de trouble et de sensualité/sexualité (Smits oblige, serait-on tenter d'ajouter). Le tout, porté par une bande sonore diablement inventive signée Maxime Bodson, oscillant entre instants de pureté vivaldienne et transpositions électroniques radicales des violons d'origine... Bacchanale baroque, souffle solaire étonnement froid, forêt brumeuse où plâne la mort, exploration d'une terre lunaire : les quatre couleurs/saisons de cette cérémonie en quatre tableaux. Un trip sinueux, étrange et passionnant. O.H.

V.-Nightmares, chorégraphie de Thierry Smits au Kaaitheater. Production: Compagnie Thor, avec l’aide du Kaaitheater, du Théâtre de la Balsamine et du CNCDC Châteauvallon. Reprise au Théâtre Varia du 9 au 13 décembre 2008, au Théâtre de la Place à Liège les 19 et 20 décembre 2008 (ICE / V.-Nightmare 4) et à Charleroi le 31 janvier 2009.