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L'Assaut des Cieux

/photos/Assaut_des_Cieux.pngMêlant danse et acrobatie, Claudio Bernardo livre un spectacle plein d’humour et de poésie, de légèreté et de gravité. Ses six interprètes sont magnifiques d’aisance, de naturel et de virtuosité. La scénographie très imaginative de Vincent Lemaire, la musique d’Yves De Mey (enregistrée par Musiques Nouvelles) et la voix d’Elise Gäbele interprétant Haendel complètent le tableau. Jeans, t-shirts, barbes fournies : les six garçons qui débarquent sur le plateau ont un côté bande de mecs vivant en vase clos. On retrouve dans leurs attitudes, leurs jeux de gamins, leurs affrontements machos, tout ce qui caractérise les comportements de groupes exclusivement masculins. La première partie du spectacle utilise leur énergie, leur humour, leur virtuosité. La suite glisse petit à petit vers un univers plus intimiste mais toujours truffé d’images superbes. L’envol devient symbolique. Des gamineries du début, on passe à la gravité de l’ultime départ pour un au-delà que chacun imagine à sa façon. Un final traité magistralement dans une séquence lumineuse et sans le moindre pathos.JMW Une création As Palavras, en coproduction avec le Centre chorégraphique Charleroi-Danses, le Manège.Mons, l’Ensemble Musiques Nouvelles et le Théâtre de la Place. Reprise du 24 au 27 novembre au Théâtre Marni à Bruxelles, le 19 février 2011 au Manège à Mons, le 10 mars au CC De Spil à Roeselare chorégraphie de Claudio Bernardo

Pagina Bianca

/photos/Daniela_Luca.pngOù sont les muses ? L'interrogation fondatrice du projet de Daniela Lucà (lauréate du « Venezia Danza Europa 81 » et titulaire alors d'une bourse pour l'école Mudra de Béjart à Bruxelles) touche à l'inspiration autant qu'à l'interprétation. De l'amont à l'aval. Ce questionnement, teinté de fascination, la danseuse a souhaité le soumettre à quatre artistes, deux metteurs en scène et deux chorégraphes, deux hommes et deux femmes, et se livrer au solo qu’ils imagineraient pour elle, la page blanche. Du monologue de la Joconde imaginé – et merveilleusement écrit – par Pietro Pizzuti dans Come il sorriso che non hai dipinto mai à la « concentration de contrastes » ciselée par Karine Ponties dans Absentia , du son et du lien sur base de Nora Barnacle, compagne et inspiratrice de James Joyce dans le Klanglink de Françoise Berlanger à la chorégraphie étoilée par Claudio Bernardo autour de la chanteuse brésilienne Maria Bethânia dans A hora da Estella, Daniela Lucà se livre avec un très touchant mélange d'humilité, de générosité, de lucidité. Et signe, en ses qualités ici de conceptrice et d'interprète, un spectacle – quatre, même – qui lui appartient pleinement.MB.Au Théâtre de la Place à Liège. Photo © Jean-Luc Tangue projet de Daniela Luca

To the Ones I love

/photos/To_the_Ones_I_Love.pngVingt ans après ses débuts, Thierry Smits livre un spectacle épuré, centré sur neuf interprètes noirs venus du Brésil, des Etats-Unis, de France, d’Afrique… Evoluant sur la musique de Bach, les danseurs  frappent par leur diversité : de taille, de style, de peau, de présence. En totale osmose avec la musique, la danse, abstraite, se nourrit de l’individualité de chacun tout autant que du parcours du chorégraphe. Tous les styles s’y marient harmonieusement donnant l’impression que le classique, les arts martiaux, la capoeira, le contemporain, le baroque ne forment plus qu’un seul et même mouvement. Avec en prime une grâce, une lenteur majestueuse, une douceur et une tendresse justifiant pleinement un titre en forme de déclaration d’amour. J.M.W Une production de la Compagnie Thor, coproduction Théâtre de la Place à Liège et Théâtre royal de Namur, avec l’aide du CNCDC de Chateauvallon, Musikteater Baltoppen et De Velinx, Tongres. En tournée : 3 décembre au Cultuurcentrum De Werf, à Aalst ; 21 et 22 janvier aux Ecuries à Charleroi ; 4 février à De Velinx à Tongres ; 17 février à De Warande à Turnhout ; 22 mars à la Magdalenazaal à Bruges ; 26 mars Stadschouwburg à Sint Niklaas ; 5 avril à Wolubilis. chorégraphie de Thierry Smits